Sécurité et lien social
Commission 7
Trois propositions majeures
- Faire un bilan des dispositifs actuels de sécurité
- Établir une concertation avec les agents sur les moyens et les missions de la police municipale
- Définir un nouveau projet municipal de tranquillité publique
Le thème de la sécurité est un thème souvent mis en avant de façon trop polémique. Il devient alors dans les campagnes un thème tabou, sur lequel il est impossible d’avoir un débat serein.
Sur cette question comme sur les autres, nous choisissions bien au contraire d’avoir une démarche ouverte, qui vise à recueillir l’avis des citoyens, à faire l’inventaire des problèmes rencontrés, et à élaborer des propositions qui soient efficaces et conformes au projet que nous défendons pour notre commune.
1/ La sécurité est un problème social
Nous sommes confrontés sur Cesson, comme dans toutes les communes de France, à une série de problèmes de sécurité, qui suscitent le mécontentement et parfois l’inquiétude d’une partie de la population. Ces problèmes sont donc réels. Il y a en effet des cambriolages et parfois des actes d’agression. Nous devons prendre en compte dans notre réflexion cette réalité, qui est variable selon les composantes de la population, qui ne sont pas toutes concernées de la même façon. Les femmes, les jeunes, les personnes âgées sont effet plus souvent confrontés à ces situations. Ce constat appelle cependant deux remarques.
Tout d’abord, il est nécessaire de signaler que le niveau d’insécurité à Cesson n’est en rien comparable à celui que l’on peut observer dans les territoires les plus défavorisés de notre pays. Cesson est globalement une commune tranquille, c’est heureux et nous souhaitons que cela dure ainsi dans les années à venir.
D’autre part, la sécurité ne se limite pas aux questions de vols et de violences. Elle englobe plus généralement tout ce qui relève du lien social. L’insécurité est souvent liée à la présence de situations d’exclusion, de solitude, à l’absence de solidarité. La sécurité est par contre liée à l’épanouissement, au bien-être et la sérénité de chacun au sein de la ville. Agir contre l’insécurité, c’est donc, à la mesure de la commune, prendre les décisions qui s’imposent pour préserver la sécurité des biens et des personnes, c’est aussi répondre aux situations d’exclusion, faire de bons choix d’urbanisme et favoriser le développement de nouvelles solidarités, autant de questions que nous traitons dans les autres parties de notre programme.
Pour développer le lien social dans la commune, nous pensons qu’il est important de soutenir les actions citoyennes. Nous proposons ainsi la création d’une Maison des Association et des Initiatives locales, qui favoriserait le travail des associations et le développement d’autres initiatives des habitants (par exemple la création d’entreprises du secteur social et solidaire). On pourrait ainsi mettre en relation les citoyens, les bénévoles, les entrepreneurs et les associations afin de créer du lien entre les générations et les quartiers, favoriser la créativité et l’émergence d’idées en faveur de la ville.
2/ Une politique de tranquillité publique
Sur la question de la sécurité comme sur d’autre, nous déplorons le manque de réflexion de l’équipe sortante. On n’offre pas un projet d’avenir à une commune en plaçant au centre de son programme l’armement de la police municipale. Nous préférons quant à nous fixer l’objectif de mener une politique de tranquillité publique, en développant la prévention et en précisant les missions de la police municipale et des autres acteurs concernés.
Il faut donc pour commencer faire un bilan des dispositifs de sécurité actuels (coûts / résultats). Nous ne savons pas aujourd’hui s’il est ou non nécessaire de construire de nouveaux locaux pour la police municipale comme le propose Olivier Chaplet. Par contre, nous avons constaté qu’il y avait des lacunes dans la politique de sécurité menée par la municipalité sortante, et que certains choix étaient pour le moins contestables.
Lors de nos réunions citoyennes, nous avons été alertés sur le coût, le danger et l’inefficacité du dispositif Voisins Vigilants mis en œuvre par l’équipe Chaplet.
Nous avons appris que nos anciens étaient souvent importunés par des personnes se livrant à du démarchage à domicile s’apparentant parfois à un véritable abus de faiblesse.
Nous savons aussi que nos enfants sont parfois confrontés à des situations de violence : violences physiques, violences verbales ou morales, discriminations sexistes, harcèlement sur les réseaux sociaux.
Nos concitoyens sont aussi parfois exposés à ce qu’on pourrait qualifier comme des violences routières, notamment en raison du défaut de sécurisation de certaines sorties d’écoles ou de l’absence de véritables réseau de pistes cyclables, ou de l’insuffisance de certains trottoirs.
Il y a des interrogations enfin sur la définition des missions de la police municipale, notamment certaines pratiques de verbalisation du stationnement, ou des horaires de travail pas toujours adaptés aux besoins de la sécurité. Nous sommes aussi attentifs aux conditions de travail des policiers municipaux (par exemple l’état des locaux), et nous savons qu’il y a des inquiétudes concernant leur protection face aux situations auxquelles ils peuvent parfois être confrontés. Le choix du développement des caméras de surveillance est aussi très critiqué, en raison de l’efficacité contestée de ces dispositifs coûteux, et des menaces réelles pour les libertés publiques de la possible généralisation de ce type de système de contrôle des citoyens.
Nous proposons donc de mettre les problèmes sur la table, de faire un bilan avec les différents acteurs concernés : policiers municipaux, animateurs du périscolaire, MJC/MLC, autres associations, équipes pédagogiques. Nous souhaitons ainsi redéfinir les missions, adapter les moyens si nécessaire en fonction des priorités qui seront définies, et nous fixer comme but d’œuvrer au développement d’une culture de la non-violence, en particulier chez nos enfants et chez les jeunes de notre commune.
3/ Quelques éléments de réflexion
Voisins vigilants : Voisins vigilants est un dispositif privé, payant, proposé aux municipalités. Outil qui ne crée pas particulièrement de lien social. Nous ferons le bilan de ce dispositif au regard du coût. Nous pensons qu’il n’est pas souhaitable de déléguer à une organisation privée la question de la sécurité publique.
Vidéo surveillance : La vidéo surveillance apporte un sentiment de sécurité. Cependant, c’est un dispositif qui peut être utilisé dans les enquêtes mais ne permet pas forcément d’éviter les actes délictueux. Nous devrons questionner le programme d’extension de la vidéo surveillance prévu sur Cesson, au regard de son coût et de son efficacité. Pour diminuer le sentiment d’insécurité, il est possible de privilégier la présence humaine.
Police Municipale : En lien avec les agents de la police municipale nous ferons un état des lieux des zones et des moments à risque. En effet, nous prendrons en compte les différents aspects de la sécurité, tels que les agressions, les cambriolages, les arnaques, la sécurité routière … Nous définirons les missions prioritaires en renforçant le lien et le contact avec la population. Nous discuterons des possibilités d’une meilleure adaptation des horaires de travail de la police municipale aux besoins de la ville.
Tasers : Nous sommes aussi opposés à l’usage de ces dispositifs, qualifiés abusivement d’armes non létales dans la littérature officielle. Il y a eu de nombreux accidents mortels suite à l’utilisation de ces armes dans le monde. La généralisation de cet armement est intervenue au moment au le gouvernement a supprimé (en 2003) les polices de proximité et généralisé les interventions des Brigades anti Criminalité. Elle contribue donc globalement à la dégradation des relations entre la police et de nombreux jeunes.
Partenariat avec la police Nationale : Nous poursuivrons la coopération entre la police municipale et la police nationale, dans une compréhension précise des missions de chacune de ces deux polices et des formations différentes des agents de ces deux corps. Cette différence explique en particulier notre opposition totale à l’armement de la police municipale, car ces agents n’ont pas la même formation que les agents de la police nationale.
Violences conjugales : Une communication régulière auprès de la population en lien avec les associations tel que Le Relais est indispensable.
Risques environnementaux (canicules, pollutions …) : Anticiper les risques environnementaux (industriels et climatiques), communiquer auprès de la population, agir avec efficacité et rapidité.
4/ Une prévention des risques en favorisant le « vivre ensemble »
Quelques pistes à étudier (compléter avec le travail des autres commissions) :
– Instituer une fête de la jeunesse qui sera l’occasion de mettre à l’honneur tout le tissu associatif (sport, jeunesse, solidarité, culture… ) et d’associer les différents quartiers de Cesson.
– lutter contre l’isolement notamment des personnes âgées, en développant des initiatives de quartiers et en étudiant la mise en place de référents (agents municipaux ? citoyens volontaires ? acteurs du monde associatif ?) qui pourraient aller à la rencontre de la population pour prévenir les risques liés à l’isolement, comme c’est déjà le cas lors des canicules
– travailler en lien avec la MJC/MLC et en particulier avec son futur Centre social pour cibler les besoins de populations fragilisées et développer des missions à vocation d’intégration (création d’un point d’information et d’écoute pour la jeunesse : sexualité, rapport Filles / garçons, contraceptions, aide à l’utilisation des réseaux sociaux).
– mener une action de long terme avec les différents acteurs locaux en vue de développer une culture de la non-violence. Sensibiliser tous les intervenants (enseignants, animateurs, bénévoles des associations) à la détection et au traitement des situations de violences, même celles qui sont habituellement considérées comme anodines (injures, intimidation, mises à l’écart) ou qui sont passées sous silence (violences aux toilettes). Faire par exemple des campagnes de préventions auprès des établissements scolaires sur le harcèlement, les rapports H/F , la citoyenneté, la cyber-violence …
– Utiliser les instances actuelles ou en projet pour permettre aux habitants de disposer de lieux d’échanges et de propositions sur toutes ces questions (comités de quartier, Conseil Municipal des Jeunes et Conseil Municipal des Enfants).
– Supprimer notre affiliation à Voisins Vigilants. Inciter les habitants à faire preuve de bienveillance vis à vis de leur voisins. Etre à l’écoute des difficultés rencontrées, traiter pacifiquement les problèmes éventuels de voisinage, signaler éventuellement les anomalies en utilisant les canaux normaux d’un état de droit (appeler la police en cas de cambriolage ou de violences familiales par exemple).
D’autres propositions
- Améliorer l’intégration des populations fragilisées (Personnes âgées, personnes en situation de handicap …) en s’appuyant sur le Centre Social de la MJC/ MLC ou sur les agents municipaux.
- Proposer de nouvelles missions à des « référents » qui pourraient aller à la rencontre de la population pour prévenir les risques liés à l’isolement, comme c’est déjà le cas lors des canicules (agents municipaux ou bénévoles)
- Créer une Maison des Associations et des Initiatives locales, pour faciliter le lien social
- Être attentif aux différentes situations de violence entre enfants sur les temps périscolaires, mener un dialogue avec les équipes pédagogiques sur les situations de violence dans nos écoles, être vigilant sur la remontée des incidents.
- Mener une politique municipale en lien avec les différents acteurs afin de développer une culture de la non-violence chez les enfants, chez les jeunes, et plus généralement dans l’ensemble de la population.
- Améliorer la présence de la police municipale et des agents de surveillance de la voie publique afin de mieux sécuriser les abords des établissements scolaires
- Revoir l’équipement de la police municipale en écartant strictement toute arme dangereuse (arme létale et tasers)