Tribune n°10 du groupe NDPC dans Cesson Infos n°254 – Printemps 23
Madame, Monsieur,
Le Conseil Municipal vient d’adopter le budget pour 2023. Nous souhaitons vous expliquer pourquoi nous avons voté contre ce budget.
Cesson est l’une des rares communes de Sénart à faire le choix en même temps d’une forte augmentation de la taxe foncière (+15%, soit 300 Euros supplémentaires pour une taxe de 2000 Euros), et une forte augmentation (+ 8%) des tarifs des services aux habitants (par exemple la cantine et l’accueil périscolaire). Cette double augmentation, qui s’ajoute à celle de 2022 (+3,5% sur les services) sera durement ressentie par beaucoup de familles cessonnaises.
Dans un tel contexte d’effort demandé aux Cessonnais, la transparence des choix budgétaires est une exigence démocratique encore plus forte. M. Chaplet a pourtant refusé d’informer les citoyens et les membres du Conseil Municipal sur la façon dont ont été opérées les coupes budgétaires depuis l’été 2022. Nous avons ainsi appris par hasard qu’il avait été décidé de réduire fortement le budget des cars pour les sorties scolaires.
M. Duval a tenté de se justifier en disant qu’il n’était pour rien dans la situation actuelle de la commune, qui s’expliquerait selon lui par le « grand emprunt de M. Brulé ». Cette réponse fait référence à des faits anciens, qui sont mal connus par nombre de nos concitoyens.
Jean-Marc Brulé (E.E.L.V.) fut à la tête de notre commune de Mars 2008 à Juin 2010 donc il y a 13 ans ! Il avait succédé à l’ancien maire M. Didion, qui dirigeait auparavant Cesson avec l’aide de MM. Chaplet et Duval. JM Brulé a été contraint de démissionner en 2010 suite à une hausse de 9,4 % de la fiscalité locale. Ce sera +15% en 2023 …
Faire porter à M. Brulé la responsabilité des difficultés actuelles est pour le moins désinvolte. M. Brulé a été contraint de rattraper les fautes de gestion de ses prédécesseurs : la somme consacrée aux investissements en 2008 était de 300 Euros par habitant, contre 376 Euros en moyenne nationale, et ce alors que la commune s’agrandissait avec la création du quartier de la Plaine du Moulin à Vent.
L’endettement actuel de la commune résulte en fait de l’accumulation de plusieurs emprunts, qui ont été contractés pour couvrir trois investissements : l’agrandissement de la mairie (déjà réalisée en 2008), la construction de l’école Jules Verne et la maison de la Petite Enfance. Les deux premiers travaux avaient été engagés par M. Didion, et le troisième a été approuvé par M. Chaplet alors qu’il était dans l’opposition.
Lorsqu’il est devenu maire en 2010, M. Chaplet s’est bien gardé de remettre en cause la hausse de la fiscalité qu’il avait combattue. Bien au contraire, il a fait adopter en 2011 une nouvelle hausse de la fiscalité (+4%), alors qu’il venait de bénéficier d’un apport imprévu et exceptionnel de 800 000 Euros.
La situation actuelle est donc bien la conséquence des choix de gestion de M. Chaplet et de ses amis. La commune n’a pas investi quand c’était possible, par exemple pour nous préparer à la transition climatique. Elle a longtemps maintenu une fiscalité locale trop basse. Elle n’est désormais plus en état d’emprunter pour réaliser les investissements indispensables, ce qui l’oblige à réaliser une hausse brutale des tarifs des services et de la taxe foncière (la taxe d’habitation ayant disparu).
Un mot pour finir sur la question des Retraites. Contrairement à M. Chaplet et comme la très large majorité des Français, nous avons refusé cette réforme injuste. Nous avons signé l’appel des 550 élus de Seine et Marne, et nous avons participé aux mobilisations. Nous réprouvons le passage en force de la loi qui fragilise un peu plus notre démocratie. Par ailleurs, nous sommes particulièrement préoccupés par les violences et les arrestations arbitraires dont ont été victimes de nombreux manifestants, en particulier des jeunes, en raison de la politique de maintien de l’ordre mise en œuvre par M. Darmanin.
Christophe Bosquillon, Xaviera Marchetti, Julien Favre, Lydia Labertrandie, Bruno Cottalorda